Dans un contexte mondial marqué par l’urgence d’agir face aux changements climatiques, la COP 27 (Conférence des Parties) représente une étape clé pour tous les pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette conférence vise à encourager une action concertée et ambitieuse de tous les acteurs concernés. Dans cet article, nous explorons les principales problématiques que devra aborder la COP 27, ainsi que les objectifs qui doivent y être atteints.
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Avancées majeures et insuffisances
Depuis sa première édition en 1994, la CCNUCC a été l’objet de nombreuses négociations, aboutissant à divers accords internationaux tels que le Protocole de Kyoto (1997), ou plus récemment l’Accord de Paris (2015). Ces textes ont posé certaines bases essentielles pour lutter contre le réchauffement climatique, notamment :
- La reconnaissance du principe de responsabilités communes mais différenciées entre les pays industrialisés et en développement ;
- L’engagement à limiter l’augmentation de la température globale « bien en-dessous de 2°C » par rapport aux niveaux préindustriels, en poursuivant l’effort pour la limiter à 1,5°C ;
- La fixation d’un objectif de financement de 100 milliards de dollars annuels d’ici à 2020 pour soutenir les pays en développement dans leurs actions de lutte contre le changement climatique.
Cependant, force est de constater que ces engagements demeurent insuffisants. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont continué à augmenter et nous sommes actuellement sur une trajectoire qui conduira vers un réchauffement bien supérieur à 2°C.
Les COP de transition
La COP 26 à Glasgow a été souvent présentée comme une conférence de transition nécessaire après les bouleversements provoqués par la pandémie de COVID-19. En effet, si cette dernière a entraîné une réduction temporaire des émissions, elle a aussi mis en exergue l’inéluctable nécessité de préparer nos sociétés aux défis à venir.
Aussi bien la COP 25 à Madrid en 2019, que la COP 26 à Glasgow en 2021, n’ont pas réussi à déboucher sur des engagements suffisamment ambitieux ou contraignants en matière de réduction des émissions, d’adaptation aux impacts du changement climatique et de soutien financier. C’est pourquoi tous les espoirs sont désormais placés sur la COP 27, qui devra impérativement marquer un tournant décisif dans la prise de mesures adéquates face à l’ampleur du problème.
Les enjeux majeurs de la COP 27
Renforcer les engagements nationaux et internationaux
Un des principaux enjeux de la COP 27 sera de pousser les pays à revoir à la hausse leurs engagements nationaux (NDC pour Nationally Determined Contributions) en matière de réduction des émissions. Les rapports successifs du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont montré que les trajectoires actuelles sont largement insuffisantes pour contenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5°C ou même de 2°C.
Lors de la COP 27, il est crucial que chaque pays fasse preuve de volonté politique et s’engage concrètement à agir pour infléchir cette tendance. Une collaboration renforcée entre les différentes Parties est également primordiale afin de prendre des mesures coordonnées, efficaces et justes au niveau mondial.
Financer une transition juste et soutenir les pays en développement
La question du financement est essentielle dans la perspective de la COP 27. L’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars annuels d’ici 2020 n’a pas été atteint, et il est impératif de redoubler d’efforts pour combler ce manque à gagner.
Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de financement innovants, pérennes et prévisibles pour soutenir les politiques de mitigation (réduction des émissions) et d’adaptation aux effets du changement climatique, notamment dans les pays les plus vulnérables. La COP 27 devra également encourager une répartition plus équitable des ressources financières, en considérant les besoins spécifiques de chaque pays ou région.
Les perspectives pour la COP 27
L’intégration des acteurs non étatiques
Faire face au défi des changements climatiques nécessite la mobilisation de tous les acteurs concernés : gouvernements nationaux et locaux, entreprises, organisations internationales et non-gouvernementales, chercheurs et société civile. C’est pourquoi il est essentiel que ces différentes forces vives soient pleinement intégrées dans le processus de négociation lors de la COP 27.
La conférence sera également l’occasion de mettre en avant les initiatives locales et régionales, ainsi que les solutions concrètes portées par le secteur privé, l’innovation technologique, et les pratiques traditionnelles et autochtones. En somme, la COP 27 offre une opportunité unique de créer un dialogue inclusif et constructif entre les multiples parties prenantes.
Le rôle de la diplomatie climatique
Enfin, il convient de souligner que la réussite de la COP 27 repose largement sur la capacité des autorités politiques à faire primer les intérêts collectifs sur les divergences géopolitiques. D’où l’importance de renforcer la diplomatie climatique, seul moyen de bâtir des consensus durables en faveur de l’action climatique.
Ainsi, dans la perspective de la COP 27, les leaders mondiaux ont une responsabilité majeure à assumer : celle d’être à la hauteur des attentes et de démontrer leur volonté d’agir ensemble pour préserver notre planète et ses fragile équilibres écologiques.
